Communiqué suite à l’étape nantaise
Réaffirmons l’utilité sociale des producteurs !
Depuis septembre 2017 et au cours de 2018, se déroulent en 8 étapes régionales, le Tour de France du Développement d’artistes. A mi-parcours de cet événement national, et à l’issu de l’étape nantaise ayant rassemblé près d’une centaine de personnes en amont des Biennales Internationales du Spectacle, les structures de productions et de développement d‘artistes expriment leurs problématiques et s’accordent sur l’affirmation d’une éthique professionnelle partagée. Avec l’appui des pôles et réseaux régionaux, ils lancent ensemble une 1ère étude commune nationale.
Le nombre de structures de production de spectacles et de phonogrammes a explosé ces dix dernières années. Il s’agit, paradoxalement, d’une réponse spontanée au phénomène de concentration des sociétés nationales et multinationales. Les artistes font face à des difficultés croissantes. Et la concentration en cours cause un tel déficit de « débouchés » pour nombre de projets musicaux que ceux-ci cherchent de plus en plus à s’appuyer sur le tissu de structures indépendantes implantés sur les territoires. Comme le montre l’étude récente du Pôle et de la Fraca-Ma concernant les musiciens de scène des régions Pays de la Loire et Centre val de Loire, 45% des musiciens professionnels ressentent le besoin d’une structure de production et de développement d’artistes !
Les acteurs réaffirment leurs objectifs et finalités !
Ces structures de productions et de développement d‘artistes sont essentiellement des tourneurs, des managers, des producteurs de disques, des éditeurs qui ont une vision globale de la carrière des artistes. Elles peuvent être spécialisées ou regrouper plusieurs métiers au sein de la même structure – on parle alors de 360°. Ces TPE favorisent la découverte de nouveaux talents, et rendent possible l’insertion professionnelle des artistes. De fait, elles portent le développement économique des projets, dans des logiques de proximité, tout en créant des passerelles au-delà des frontières régionales ou nationales. Elles investissent et prennent des risques. Elles ont leurs spécificités, partagent des valeurs et méthodes de travail. Elles assurent une fonction essentielle au sein de la filière musicale en la nourrissant de projets matures et structurés. Leur multitude représente une garantie pour la diversité artistique en France.
Mais, la filière musicale continue d’évoluer. Les mutations techniques et sociétales se concrétisent. Les cycles de production se raccourcissent. La concentration se renforce. Dans ce contexte, les structures de production et de développement d‘artistes risquent l’asphyxie. C’est pourquoi, à l’heure des réflexions autour d’une Maison Commune de la Musique, il est indispensable de mettre l’Utilité Sociale des producteurs en avant, l’inscription territoriale des projets, la diversité culturelle et l’éthique au centre des discussions. Les artisans créatifs et solidaires que nous sommes souhaitent être mieux pris en compte, et font valoir, au-delà des intérêts particuliers des pratiques vertueuses pour l’écosystème musical dans son ensemble.
Pour donner à voir notre unité et notre diversité, nous lançons une étude commune avec l’appui des pôles et réseaux régionaux, qui fera suite aux travaux pionniers réalisés, et permettra de renforcer notre lisibilité et visibilité !